Vieux-Lesage

Le Village de Lesage est officiellement formé le 1^er janvier 1948, mais une population francophone y habitait déjà depuis le siècle précédent. Parmi les premiers arrivants se trouve André Lesage, cultivateur né en 1803, dont les terres se situent aux limites de Shawbridge. Ses deux fils Honoré et Jules, qui se sont ensuite partagé les lots, ont longtemps été parmi les principaux notables du village. Leurs familles ont fait don, entre autres, de terrains qui ont permis le passage des voies ferrées du Canadien Pacifique et du Canadien National.

Le premier conseil municipal est formé par Henri Renaud, maire, et les conseillers Adélard Hotte, Léopold Lesage, Télesphore Macchabée, Alexis Raymond, Jean-Baptiste Saint-Pierre et Roméo Monette. Oscar Beauséjour occupe la fonction de secrétaire-trésorier jusqu’en 1960., le conseil se réunit d’abord au garage Contant pendant quelques mois puis à l’école de la rue Principale dès septembre 1948. En 1961, les réunions se tiennent à l’école Notre-Dame, avant de déménager dans le nouvel hôtel de ville sur la route 117 en 1966.

Les services comme le téléphone et l’électricité se développent dès le début du 20^e siècle. C’est la Laurentian Hydro Electric, qui deviendra ensuite la Gatineau Power, qui fournit en électricité la région à partir de 1923. Afin de favoriser le branchement des résidences au réseau en construction, des vendeurs sont passés de maison en maison, faisant la promotion de ce nouveau service. Pour vaincre la méfiance des citoyens face à cette technologie encore récente, les employés offrent un cadeau : un fer à repasser, un grille-pain ou une lampe au-dessus de l’évier de la cuisine. Comme les visites se faisaient auprès des épouses pendant la journée, l’offre de service est généralement acceptée.

À partir de 1950, le conseil municipal se penche sur la question de la dénomination et l’entretien des rues et chemins du territoire. Les routes sont peu à peu municipalisées et portent à l’époque des noms qui reflètent l’importance des membres de la famille Lesage : rue Saint-Honoré, rue Saint-Jules, rue Saint-Jude, etc. Les chemins menant aux lacs sont aussi municipalisés : chemin du lac Renaud en 1950 et chemin du Lac-Écho en 1958. Les premières rues du lac René sont nommées en 1960 et celles du Domaine laurentien en 1963. L’année suivante, les noms des rues sont identifiés aux intersections et chaque maison doit afficher son numéro de porte.

Le Village de Lesage se construit peu à peu autour de l’église érigée en 1927. Plusieurs citoyens y ouvrent des commerces tels que des magasins généraux, un garage et des restaurants. Des hôtels et des maisons de pension accueillent les vacanciers qui viennent aussi profiter des attraits touristiques des deux villages voisins. L’hiver, les skieurs n’ont qu’à traverser la rivière du Nord afin d’accéder aux pentes du Vieux-Prévost ou à se rendre à Shawbridge pour skier sur la Maple Leaf Trail. Durant l’été, les lacs créés par les propriétaires des terres à Lesage attirent aussi les villégiateurs qui peuvent y louer des chalets, s’y baigner et s’y promener en canot.

Moins affecté que le secteur du Vieux-Prévost pour qui la construction de l’autoroute des Laurentides sonne le glas de son tourisme, le village de Lesage est tout de même touché par la baisse d’achalandage. La pollution de la rivière du Nord empêche la baignade et l’attrait des autres villages des Laurentides amène les touristes plus au nord. Peu à peu, le territoire de Lesage s’urbanise et les hôtels et maisons de pension ferment leur porte. L’agriculture disparaît peu à peu au profit des maisons unifamiliales et des commerces de services voient le jour tout particulièrement le long de la route 117. En 1973, le village fusionne avec ceux de Shawbridge et de Prévost sous le nom de Corporation municipale de Shawbridge avant que celui-ci ne change pour Prévost en 1977.