Les premières maisons du village, situées sur le territoire de Saint-Sauveur ou de Saint-Jérôme, se sont d’abord approvisionnées en eau à partir de sources ou de puits isolés. Certains lots, dont ceux de Louis-Médéric Morin, sont déjà nantis de petits réseaux entretenus par les propriétaires. Morin développe même un aqueduc desservant les maisons bâties sur les portions de lots qu’il vend. Par la suite, son fils Hormidas s’occupe de l’entretien pour les cultivateurs et les villégiateurs.
Lors de la création du village de Prévost en 1927, les services d’aqueduc de Morin sont complétés par ceux de Zénon Cyr, qui recueille l’eau de surface. Toutefois, dès 1938, leur approvisionnement ne peut suivre la demande durant la période estivale, alors que la population est fortement augmentée par la présence des vacanciers. Le conseil municipal demande alors de l’aide à la municipalité voisine de Shawbridge afin d’aider à desservir les citoyens. Celle-ci possède une source d’eau potable située sur les terres de Roger Blondin. En 1946, Hormidas Morin décide de discontinuer son service d’aqueduc, décision à laquelle le conseil s’oppose. Toutefois, la requête de Morin est acceptée par le gouvernement et il devient impératif pour la municipalité de Prévost de posséder son propre système d’aqueduc. D’ici à sa construction, elle loue l’aqueduc de Morin pour 66$ par mois et en 1950, elle achète celui de Zénon Cyr pour la somme de 5 000$. Les travaux pour connecter tous ces services prennent toutefois du temps puisque la municipalité doit obtenir un droit de passage du Boy’s Farm afin de rejoindre la source d’eau au lac Ogylvie (lac Paradis actuel). Entre-temps, la municipalité achète l’eau de Shawbridge au coût de 166,66 $ par mois, ce qui constitue une énorme somme. Finalement, en 1955, le conseil municipal reçoit enfin une réponse affirmative de la part du Boy’s Farm et les travaux d’aqueduc sont terminés l’année suivante.
Du côté de Lesage, l’approvisionnement en eau est aussi une préoccupation majeure pour le conseil municipal. Quelques propriétaires ont déjà construit des réseaux d’aqueduc privés sur leurs terrains où ils vendent ou louent des maisons. C’est le cas notamment d’Euclide Lesage, d’Aldéric Sigouin et de Raymond Rainville. Ces réseaux sont achetés par la nouvelle municipalité qui souhaite le rendre accessible à tous les habitants du territoire. Des puits parfois rapidement taris sont creusés et la municipalité fait appel au sourcier Paul Perron de Bois-des-Filion en 1959. Près de 38 000 $ sont investis dans l’aqueduc du Domaine laurentien et finalement, en 1966, le réseau s’étend jusqu’au lac Écho.