Cette maison, manifestement rénovée, est d’inspiration traditionnelle québécoise par son corps de logis rectangulaire aux lignes sobres, ses fondations peu profondes et son toit à deux versants droits de pente moyenne, débordant à peine des murs, et jadis probablement couvert de bardeaux de cèdre. Son entrée latérale en est aussi un trait caractéristique, de même que ses deux fenêtres asymétriques probablement agrandies lors d’une récente rénovation, puisque les anciennes maisons québécoises offraient peu de fenestrations pour laisser moins de prises au froid. L’étage est habité, ce qui est fréquent dans ce type d’architecture, ici ouvert par une fenêtre triangulaire.
Située dans un quartier habité dans les années 1930 par des gens des Premières Nations et des Métis, cette maison a plus récemment été celle de l’auteur Réjean Ducharme, qui en est le propriétaire de juillet 1975 à juillet 1987.
Né en 1941, à Saint-Félix-de-Valois, c’est avec son roman L’avalée des avalés qu’il acquiert, dès sa parution, une notoriété qui ne s’est pas démentie. Célèbre aussi par son refus de faire les apparitions habituelles dans les médias, il se tait sur sa vie privée pour laisser plutôt parler son œuvre. Discret, il aurait cependant fréquenté quelques citoyens de Shawbridge, dont Yvon Labbé, qui le convaincra de participer au montage de la scène amovible qui servait aux célébrations de la fête nationale quand elles avaient lieu devant le Centre culturel, situé sur la rue Maple.
Auteur de romans, de pièces de théâtre et de textes de chanson, il évoque la rue Chalifoux dans une œuvre mise en musique par Robert Charlebois, vraisemblablement composée dans sa maison de Prévost. À la même époque, il lui propose divers textes de chanson, dont un sur Saint-Jérôme. Il est probable que son scénario du film Les bons débarras (1980), sa pièce Ha ha !.... (1982) et son roman Dévadé (1990) aient été écrits dans cette maison.